Fortement imprégnés de culture anglo-saxonne, The Kitchies revendiquent haut et fort un style indie-rock aux teintes electro. Une musique énergique, pétillante et entrainante, qu’ils distilleront sans ménage le 28/11 prochain à Villeneuve-Loubet, dans le cadre des 4 Saisons de Découvertes Nuits Carrées. Un concert événement où ces 4 Niçois joueront pour la dernière fois bon nombre des morceaux qui ont fait leur renommée jusqu'ici, et ce avant de prendre un nouveau cap. Entretien avec Jonathan Lecoq, chanteur/guitariste de la formation.

Comment le groupe s’est-il créé ?
Jonathan Lecoq : Au départ, nous jouions dans deux formations différentes. Nous nous connaissions par le biais d’amis en commun. On a accroché, et pendant une année nous avons tourné dans la région niçoise. C’était en 2009. A peine deux mois après notre rencontre, nous avons eu envie de partir à l’étranger pour essayer de construire quelque chose de solide. On a donc économisé pour s’offrir un voyage en Angleterre, à Brighton, en 2010. Nous y sommes restés pendant 6 mois. L’objectif était de vivre une expérience en dehors de nos repères, sans les proches, sans les amis, sans les lieux familiers… C’était important de repartir à zéro pour composer et essayer de se faire un nom dans une ville étrangère. Chose que l’on a réussie. Ca a été la plus belle expérience de notre vie. Nous avons écumé toutes les scènes ouvertes pour travailler nos morceaux et rencontrer les musiciens locaux. On a fait plein de rencontres et on a beaucoup évolué musicalement. Ca nous a fait énormément grandir, ça a changé notre perception de la musique. Lorsque nous sommes rentrés en France, nous avons sorti un premier EP « Time square », en 2012, composé principalement de morceaux que nous avions écrits en Angleterre. Ensuite, nous avons enchainé les concerts et tremplins. Et puis on a continué à composer, en France cette fois, mais toujours avec cette vision anglaise.

" A Brighton, l’objectif était de vivre une expérience en dehors de nos repères, sans les proches, sans les amis, sans les lieux familiers "

D’où vient le nom du groupe ?
J.L. : Quand on s’est rencontré en 2009, nous faisions un peu de funk. On se trouvait super kitsch, et on s’est dit qu’il fallait garder ce côté-là. Aujourd’hui, on fait de la pop, mais il y a toujours cette notion de kitsch dans notre musique, avec des petites touches funk ou soul. Et puis en Angleterre, nous sommes tombés sur le terme « kitchie’s » dans un vieux dictionnaire. Cela voulait dire « rayonnant » ; rayonnant dans l’état d’esprit, content, heureux. Ca nous correspondait bien.

Si l’on devait attribuer des valeurs au groupe, quelles seraient-elles ?
J.L. : Je dirais que l’on a un côté pop assumé avec une énergie rock sur scène. On est dansants, entêtants. On a la valeur de la scène. Nous sommes tous intermittents du spectacle, et on continue à jouer un peu partout pour vivre de notre passion : dans les pubs, mais aussi en solo ou en duo dans les mariages, dans des restaurants, etc. Nous savons la chance qui nous est donnée de pouvoir faire une date comme celle des Découvertes Nuits Carrées par exemple. On en a conscience parce qu’une partie de notre public vient des concerts que l’on a donnés dans des pubs à Nice ou à Cannes. C’est un public que l’on a été cherché loin et qui nous suit. Nous en sommes très reconnaissants.

" Notre musique porte toujours une réflexion, avec un côté sombre et un autre plus positif "

Qu’est-ce que vous essayez de créer, de transmettre, au travers de votre musique et de vos textes ?
J.L. : Dans nos textes, nous utilisons beaucoup un rapport à l’image. On aime parler d’un objet en le déviant de sa principale caractéristique. Nous abordons beaucoup de thèmes généraux comme l’espoir, comme le fait de garder la force pour se battre dans la vie. Qu’importe les problèmes rencontrés, il y a forcément pire ailleurs. On peut se relever, il suffit d’un peu d’envie et de volonté. Notre musique porte toujours une réflexion, avec un côté sombre et un autre plus positif, avec les deux côtés du miroir en même temps. Un peu comme le concept du yin et du yang. Le positif et le négatif sont complémentaires : tout n’est pas blanc ou noir. Je trouve que les gens ne prennent pas suffisamment le temps de la réflexion face à certaines situations, et cela engendre notamment des regrets. Notre musique souligne un peu ça.

Quiz « Kitchittude » :

• Le comble du kitsch pour toi, ce serait ?

Houla… Alors attends, on va réfléchir… Je regarde sur Internet... (rires). Alors le comble du « kitsch » selon Google, c’est… : les trophées de chasse ! Sinon, j’imagine un mec en slip de bain, avec un bob, un t-shirt rose et des lunettes de soleil. Le beauf de base qui marche tranquillement sur la plage. Ca, c’est bien kitsch.

• Un morceau, un groupe et une tendance musicale devenus complètement kitsch pour toi ?

- Morceau : « Ba moin en ti bo » de la Compagnie Créole.

- Groupe : Je dirais Abba. J’adore mais il y a un petit côté kitsch avec les pantalons pattes d’eph et tout ça.
- Tendance musicale : Je dirais que le funk est devenu un peu kitsch. Pour moi le kitsch n’est pas négatif, c’est rétro mais ça donne le sourire.

• Qu’est-ce que les Kitchies peuvent avoir de Kitsch ?

Vous le verrez pendant notre live à Villeneuve-Loubet. Sur le morceau « Black sunglasses », on a une magnifique chorégraphie. Sur tout le couplet, on s’arrête net et on repart. Ca fait très kitsch.

Quels sont vos projets ?
J.L. : Le concert des Découvertes Nuits Carrées sera celui qui clôt nos trois premières années avec The Kitchies. C’est la dernière fois que nous jouerons les morceaux de nos deux premiers EP, et certains du troisième. Nous entrerons ensuite en résidence à la salle Félix Martin de Fréjus Saint-Raphaël, début décembre. Celle-ci débouchera sur un concert le 6 décembre, à l’occasion des 10 ans de l’association Media Massive. Nous travaillons donc sur un nouveau live qui sera davantage pop et jungle, peut-être avec un côté un peu plus sombre. On va ensuite partir en studio à Milan pour enregistrer quelques titres. Nous sommes entrain de quitter notre statut de « groupe indépendant ». On passe à la vitesse supérieure… Affaire à suivre.

Propos recueillis par Matthieu Bescond

En concert le 28/11 au pôle culturel Auguste Escoffier de Villeneuve-Loubet. Entrée gratuite.

Site Web : The Kitchies

Crédit photo (c) Idols Magazines

Avec un univers à la fois très énergique et aérien, entre rock brut et atmosphères plus pop, plus oniriques, le groupe Alpes fait partie de ces formations régionales au potentiel certain. Un statut de talent émergent que les Niçois défendront haut et fort le 28 novembre prochain, à Villeneuve-Loubet, dans le cadre des « 4 Saisons de Découvertes Nuits Carrées ». Entretien avec Quentin, chanteur et guitariste de la formation.

Comment est né le groupe ?
Cela fait 5 ans que nous jouons tous les 4 ensembles. Il y a Paul à la guitare, Charles à la basse, Antoine à la batterie, et moi au chant et à la guitare. Pendant 3 ans, nous avons pris le temps de nous retrouver autour d’univers musicaux communs, avec des influences à chercher autour de Grizzly Bear, Tame Impala, ou encore James Blake. Sous le nom de Little d Big B, nous jouions une musique très rock, basée sur l’énergie. Puis, il y a 2 ans, nous avons décidé de la faire évoluer. Tout en restant dans une veine pop/rock anglaise, nous avons voulu mettre plus de relief dans nos morceaux, avec un style plus aérien, plus aéré. Le projet Alpes était né, avec l’aval de notre label Deaf Rock Records sur lequel nous venions de signer.

Pourquoi avoir décidé de renommer le groupe, « Alpes » ?
Au moment de la création du projet, nous avons beaucoup cherché comment l’appeler. Le choix n’était pas facile. Nous voulions quelque chose de très simple. Nous avons partagé de bons et longs moments en voiture, notamment sur les routes des Alpes, pour aller rejoindre notre label à Strasbourg. Le terme « Alpes » est venu de ces voyages, d’autant qu’il correspondait bien à cette envie de mettre du relief dans notre musique.

" Nous essayons vraiment de mettre du relief et de la respiration à notre musique, pour mettre en valeur chaque élément "

Comment qualifieriez-vous votre musique, en trois mots ?
Ce n’est pas évident. Je dirais : « énergique », « imagée », et « aérienne ».

Qu’est-ce que vous cherchez à véhiculer au travers de vos morceaux ?
Nous cherchons vraiment à transmettre un ressenti à l’auditeur pour qu’il puisse se construire son propre univers, sans qu’il perçoive pour autant les mêmes images que nous. C’est pour cela que nous essayons vraiment de mettre du relief et de la respiration à notre musique, pour mettre en valeur chaque élément. Cette idée de toucher l’auditeur, de créer des images dans son for intérieur, se retrouve également dans nos textes. Je laisse place à l’interprétation personnelle de chacun en utilisant beaucoup de métaphores.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de jouer ? Et quel(s) plaisir(s) en tirez-vous ?
Nous avons baigné depuis tout petit dans la musique. Nos parents sont tous musiciens dans le rock, dans la pop, ou dans le classique. Cela a forgé notre culture et la passion est venue très naturellement. Nous ressentons deux types de plaisirs différents : celui de créer, de réussir à aller dans le sens que l’on a imaginé, et celui de jouer sur scène, de partager notre univers avec le public. Les moments les plus marquants et les plus excitants se passent sur scène, quand il survient quelque chose d’inattendu, quand on casse une corde et que l’on se retrouve un petit peu à nu, quand on doit vraiment interagir avec le public. Depuis peu, on aborde également tout ce qui est en périphérie comme la communication par exemple. On se rend compte que tout nous intéresse : c’est un monde fascinant.

" Les moments les plus marquants et les plus excitants se passent sur scène "

Je ne peux pas m’empêcher de te proposer un petit quiz
« montagne »... :

• Qu’est-ce qui vous fait déplacer des montagnes ?

Les concerts ! Pour le moment, nous n’avons pas de roadistes. Mais nous sommes prêts à partir très loin pour jouer, rencontrer de nouvelles personnes, avec tout notre matériel sur le dos. Nous avons déjà fait un trajet de 9 heures dans une seule voiture à 4, avec tout notre équipement et nos valises…

• S’il devait y avoir UN sommet à atteindre, ce serait lequel ?

Celui qui nous permettrait de vivre sereinement de notre musique toute notre vie. Continuer à prendre du plaisir et à en donner. Pour l’instant, nous sommes en développement, et ce n’est pas facile tous les jours.

• De quoi vous faites-vous toute une montagne ?

Nous nous faisons une montagne de beaucoup de choses, dans le sens où nous nous ne jetons pas dans la gueule du loup. Nous prenons tout au sérieux, parce que l’on a conscience que les choses peuvent vite aller dans le mauvais sens. Après, cela ne veut pas dire que nous stressons pour un rien.

Des projets à venir ?
Pour le moment, nous avons quelques dates programmées dont celle des Découvertes Nuits Carrées à Villeneuve-Loubet le 28 novembre ou celle du 7 novembre à la Flèche d’Or, à Paris, en première partie de The Picturebooks et de Fahrenheit 21. Courant novembre, nous allons sortir un nouveau clip du morceau « Dream ocean », le morceau éponyme de notre premier disque. Une réédition de cet EP est d’ailleurs prévue très prochainement, avec un titre supplémentaire, plus quelques remixes.

Propos recueillis par Matthieu Bescond

En concert le 28/11 au pôle culturel de Villeneuve-Loubet, dans le cadre des « 4 Saisons de Découvertes Nuits Carrées ». Entrée gratuite.

Page Facebook : Alpes

Mettre en avant les talents régionaux de demain : tel est l’objectif principal des « 4 Saisons de Découvertes Nuits Carrées ». Pour ce rendez-vous automnal, le dispositif change de territoire et s’exporte au pôle culturel Auguste Escoffier de Villeneuve Loubet. Un nouveau lieu pour une nouvelle configuration live qui accueillera trois des formations régionales les plus en vues du moment : Benjamin Fincher, The Kitchies, et Alpes. Trois heures de concerts pour un vent d’automne plein de fraîcheur qui risque bien de souffler plus d’un auditeur !

Le 28/11 au pôle culturel Auguste Escoffier de Villeneuve-Loubet.

Renseignements : 04 89 87 73 00 – www.nuitscarrees.com

Entrée libre.

Anthéa, en collaboration avec le Festival Nuits Carrées, présente :

Après un passage remarqué lors de la 3e édition du festival Nuits Carrées, en 2009, l’ambassadeur de l’électro-jazz européen sera de retour à Antibes, le 18 octobre prochain, dans le cadre des soirées "Immersion" du théâtre Anthéa.

Né le 11 février 1964 à Porsgrunn (Norvège), Jens Christian Bugge Wesseltoft s’est révélé sur la scène internationale à plus de 30 ans.
Musicien de jazz, pianiste, compositeur et producteur, il a été dans les années 90 l’un des principaux acteurs de la transition du jazz nordique traditionnel vers un style appelé future jazz ou nu jazz.
En 1996, il crée son propre label, Jazzland Records, en partenariat avec Sten Nielsen. La même année, il reçoit le Spellemannprisen, la Victoire de la musique locale, et rencontre un écho favorable à l’international. Une récompense qu’il obtiendra également en 1998 pour son album avec Sidsel Endresen, « Duplex ride ».
Régulièrement invité en studio, Bugge Wesseltoft pianote pour Billy Cobham, Laurent Garnier, José Padilla ou encore Gilles Peterson. Il participe également à des albums de Beady Belle et Erik Truffaz. Le compositeur du morceau « Existence » (repris dans le film « Extension du domaine de la lutte » de Philippe Harel) obtient un troisième Spellemannprisen en 2002 pour « Out here. In there », nouvelle collaboration en duo avec Sidsel Endresen suivie de l'album en public « Live » (2003), « Film Ing » (2004) et « Playing » (2009). En 2011, ce grand défricheur s'associe au compositeur allemand Henrik Schwarz pour l'album « Duo ». L'année suivante, c'est en solo qu'il revient avec « Songs ».

En concert le 18/10 à 21 h dans la salle Pierre Vaneck du théâtre Anthéa – Antibes.

www.buggewesseltoft.com

Trio originaire de Newark, dans le New Jersey, les Lords of the Underground sont des monuments de la culture hip hop et du rap américain. Focus.

« Lord » : mot anglais du XVIe siècle qui signifie « seigneur ». Autant être clair, nos lords sont très loin des codes de l’aristocratie britannique. Pas de perruques, d’air pète-sec, ou de rhétorique alambiquée pour ces trois Américains. Rien de tout ça. Bien au contraire, Lords of the Underground ne fait pas les choses à demi-mot. Les mots, ils jouent avec, les mettent bout à bout pour qu’ils riment, pour qu’ils claquent en bouche. Et la recette fonctionne à la perfection. Des claques, ils en ont donné un certain nombre depuis le début des années 90, et ils continuent à en asséner à chacun de leurs shows énergiques.

Une formation mythique

Considéré par beaucoup comme l’un des piliers du « Golden Age of Hip Hop », Lords of the Underground a marqué la première partie des années 90 au fer rouge avec deux disques devenus des classiques de la culture hip hop : « Here come the Lords », et « Keeper of the funk ». Trois des singles du premier album – parmi lesquels le titre phare « Chief rocka » - se placent au sommet des charts hip hop : « Here come the Lords » devient disque de platine en quelques semaines.

Epaulés par les productions de Marley Marl et K-Def, les deux MCs Doitall et Mr Funke jouent avec les assonances des mots. Les beats sont rapides et nerveux pour un son sec, brut et « funky », bourré de breaks en tout genre. De quoi faire irrémédiablement hocher les têtes de haut en bas, tel un signe d’approbation. Après s’être séparé en 1994 avant de se reformer en 1999, le groupe continue d’enflammer les scènes du monde entier avec des shows dynamiques au possible, et ce plus de 20 ans après la naissance du trio. Un rendez-vous à ne pas manquer pour tous les amateurs du genre.

Matthieu Bescond

En concert le samedi 28 juin à 23h dans l’amphithéâtre du Fort Carré – Antibes.

Le Japonais DJ Kentaro est l’un des meilleurs turntablist au monde. Réputé pour son approche musicale sans aucune frontières ni barrières stylistiques, ce véritable performer plonge le public dans une frénésie incroyable à chacun de ses sets. Portrait.

Nous sommes tous plus ou moins doués avec nos mimines. Certains ne sauront pas changer la pile de leur montre quand d’autres seront capables d’en remplacer le mécanisme complet et complexe en 10 petites mn, montre en main. Un autre sera incapable de jouer deux notes sur un piano quand l’autre s’attaquera tranquillement à l’intégrale de Beethoven les yeux bandés, les doigts dans le nez – finger in the noise - comme on dit. C’est ainsi. Nous naissons avec des « prédispositions » plus ou moins développées dans certains domaines, puis on les travaille pour acquérir savoir-faire et technique.

Tout ça pour en venir où me direz-vous ? Eh bien tout simplement au fait que DJ Kentaro, lui, sait faire usage de ses mimines sans commune mesure – on pourrait même croire qu’il en a quatre – qu’il est incontestablement né avec certaines « prédispositions », et qu’il a acquit un savoir-faire et une technique tout simplement hors normes. Son credo ? Le turntablism ! Kézako ? Disons, pour résumer, que c’est l’art de créer des sons et de la musique à partir de platines vinyles. Le Japonais en est l’un des meilleurs représentant au monde.

Un maître incontesté
De son vrai nom Kentaro Okamoto, l’artiste entre dans la légende le 18 septembre 2002 en faisant le premier score parfait de l’histoire des DMC (1). Observer DJ Kentaro derrière des platines, c’est prendre irrémédiablement une bonne claque. Car l’homme est rapide. Très rapide. Plus rapide que son ombre. Il fait mouche à chacun de ses sets.

Méticuleux et adroit, avec juste le petit grain de folie qu’il faut pour que ses créations prennent une dimension artistique hors du commun, Kentaro découpe et opère les beats tel un véritable chirurgien. La vitesse d’exécution de ses « cuts » rend ses performances scéniques tout bonnement exceptionnelles.

A la rapidité s’ajoute la créativité. Son leitmotiv : « pas de frontières entre les musiques ! ». Facile à dire, moins à appliquer. Il en fait pourtant une spécialité. Avec une aisance déconcertante, il greffe à peu près tous les styles possibles et inimaginables à une base hip hop et drum’n’bass. Une « cuisine » à quatre mains plus que « goutue » qui l’a catapulté au rang de phénomène planétaire.

Matthieu Bescond

(1) DMC : Disco Mix Club – Championnat international de DJs.

En concert le samedi 28 juin à 23h dans l’amphithéâtre du Fort Carré – Antibes.

Plus d'infos ici ou là

Voix soul et rythmiques hypnotiques : telle est la base de cette formation anglaise à la renommée galopante. Remarquée aux quatre coins de l’Europe et sur les scènes de nombreux festivals (Soundwave Croatia, Big Chill, Bestival, Outlook…), Submotion Orchestra posera ses valises à Antibes le 28 juin prochain pour une rencontre qui s’annonce tout bonnement bouleversante.

Utiliser le terme « orchestra » dans le nom d’une formation, ça peut paraître un peu risqué. D’abord parce que cela renvoie d’emblée à des formations d’envergure, de The Cinematic Orchestra au No Smoking Orchestra de Kusturica, en passant par Electric Light Orchestra, j’en passe et des meilleures… Mais aussi parce qu’on s’attend presque à voir débarquer sur scène, si ce n’est un orchestre symphonique au grand complet, tout au moins un line-up instrumental conséquent. Alors autant être clair : Submotion Orchestra n’a rien à voir avec un philarmonique. Mais ça ne veut pas dire pour autant que cette formation britannique a usurpé son appellation. Car les sept membres de Submotion Orchestra ne sortent pas de la dernière pluie. Multi-instrumentistes originaires de Leeds et issus pour la plupart de la scène jazz, ils ont fait leurs armes avec quelques pointures de renoms, de Bonobo à Andreya Triana, en passant par Homecut, excusez du peu.

Un voyage intérieur

« Submotion » pour émotion. Parce que c’est bien ce dont il est question ici. En associant nu-jazz, dubstep, trip-hop et electronica avec une subtilité et un tact sans commune mesure, le groupe offre un véritable voyage intérieur. Passé l’étonnement de ce mélange déconcertant de prime abord, Submotion Orchestra subjugue, envoûte, transporte vers l’ailleurs. Mélodies aériennes et voix chaude teintée de soul et de jazz donnent littéralement des ailes à l’auditeur. On plonge sans retenue dans un univers très atmosphérique fait de textures denses et complexes. Une fusion des genres étonnante et captivante ; un envol salutaire, lunaire, voire carrément divin qui ramène à tout ce que la musique sait véhiculer de la meilleure des manières : les émotions.

Matthieu Bescond

En concert le samedi 28 juin à 21h dans l’amphithéâtre du Fort Carré – Antibes.

Plus d’infos ici ou là.

Comme chaque année, les Nuits Carrées organisent les « Ateliers Carrés », deux journées d’informations et de sensibilisation axées autour du secteur des musiques actuelles, mises en place en partenariat avec l’Agence régionale des arts du spectacle (Arcade).

Véritables rendez-vous d’informations, d’échanges, et de débats, ces ateliers s’inscrivent dans une logique complémentaire aux différentes valeurs véhiculées et défendues par le festival des Nuits Carrées. Gratuits et ouverts à tous (1), ils abordent des sujets de fonds et des questions d’actualité sur le secteur musical et artistique. En se calquant sur la dynamique apportée par le festival, les Ateliers Carrés sont devenus des rencontres prisées et appréciées par les professionnels et les amateurs du secteur, tous en quête de réponses aux problématiques soulevées par ce domaine.

Pour cette nouvelle édition, deux thématiques seront abordées (2). Le vendredi après-midi sera consacré au Collectif des Festivals Eco-responsables et Solidaires (COFEES) en PACA. Le COFEES réunit à l’heure actuelle 11 festivals. Ce collectif s’inscrit dans le prolongement de la plateforme aér, portée par l’Arcade, et dont l’objectif est d’accompagner les organisateurs de festivals dans la limitation de leur impact sur l’environnement. Cet atelier sera l’occasion de présenter les premiers travaux engagés sur la question, tout en pointant du doigt les pratiques éco-responsables adéquates à mettre en place.

Le lendemain, Gilles Pagès, responsable du pôle musiques à l’Arcade, abordera la question du financement et des aides aux projets dans le secteur des musiques actuelles. A cette occasion Frédéric Bruschi, chargé de mission musiques actuelles au sein de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, présentera plus spécifiquement les aides mises en places par la Région. Quels sont les organismes à connaître ? Quels dispositifs proposent-ils ? Autant de questions pour lesquelles vous trouverez des réponses concrètes. De quoi découvrir et apprendre toutes les ficelles du secteur pour réussir son projet.

Toujours plus de découvertes

De la découverte, il en sera également question avec la date estivale des « 4 Saisons de Découvertes Nuits Carrées ». Les Nuits Carrées ont en effet décidé d’intégrer leur dispositif de découverte de groupes émergents aux « Ateliers Carrés ». Chaque journée sera donc clôturée par un show-case au sein de la médiathèque Albert Camus d’Antibes.

Le vendredi 27 juin, place à Ottilie [B]. Fière de ses origines multiples (kabyles, mongoles, italiennes ...), Ottilie [B] s’arme d’un lap top piloté par ses pieds et d’un accordéon, pour créer un univers intimiste et minimaliste fait de textes poétiques et oniriques. On est littéralement transporté par des mots quasi susurrés et des mélodies souvent langoureuses, parfois plus tribales. Le lendemain, le groupe Alpes viendra présenter toute l’étendue de son talent dans un live acoustique. Alpes, c’est une formation classique (chant / guitares / basse / batterie) qui n’a pourtant rien d’habituel. Dans un style pop/rock très anglo-saxon, les quatre Niçois distillent des atmosphères complexes, un peu sombres ou nettement plus nerveuses. Le succès de leur premier EP « Dream ocean », sorti en janvier 2014 sur le label Deaf Rock Records, laisse augurer à cette jeune formation un devenir florissant. Rendez-vous est donc donné les 27 et 28 juin, à la médiathèque Albert Camus, de 14h à 17h pour des échanges constructifs, avant d’écouter des show-case non moins passionnants.

Matthieu Bescond

Ateliers Carrés, les 27 et 28 juin de 14h à 17h à la médiathèque Albert Camus d’Antibes. Entrée libre sur inscription.

Show-case d’Ottilie [B,] le 27 juin, à partir de 17h. Entrée libre.

Show-case de Alpes, le 28 juin, à partir de 17h. Entrée libre.

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Le réseau Trëma choisit les Nuits Carrées pour son assemblée générale

Le réseau Trëma a choisi cette année de profiter du rayonnement des Nuits Carrées pour organiser son assemblée générale. Constitué en 2006, il réunit 22 structures professionnelles (3) de la filière musiques actuelles en région Paca. Les principaux objectifs de ce réseau sont :

• La reconnaissance et la structuration du secteur des musiques actuelles en région Paca dans un cadre légal et professionnel.

• La défense des droits ainsi que des intérêts matériels et moraux tant collectifs qu’individuels de ses membres, au regard de leurs analyses et besoins.

• Le développement des pratiques artistiques et culturelles dans le domaine des musiques actuelles et des formes d’expression qui s’y rattachent.

• L’attachement à générer un contexte politique et social en région Paca qui puisse favoriser le développement d’une économie non lucrative de marché, entretenant des relations avec le secteur privé marchand tout en assurant des missions de service public.

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(1) Inscriptions obligatoires sur le site de l’Arcade : www.arcade-paca.com

(2) Programme complet ici

(3) Café Provisoire – MJC Manosque ; Café du peuple - Le Fourmidiable / Veynes ; Espace Babylone - MJC du Briançonnais ; IMAGO records & production - La Ruche / Nice ; La Tangente - MJC Picaud / Cannes ; Agence Internexterne / Marseille ; Cola Production - Africa Fête / Marseille ; Forum des Jeunes et de la Culture / Berre l’Etang ; L’Escale / MJC Aubagne ; La Meson / Marseille ; Le Cri du Port / Marseille ; Le Nomad’ Café / Marseille ; MJC Venelles ; Moulin à Jazz - Charlie Free / Vitrolles ; Salon de Musique - IMFP / Salon de Provence ; Tandem / Toulon ; AJMI / Avignon ; Akwaba / Chateauneuf-de-Gadagne ; Collectif Freesson / Chateauneuf-de-Gadagne ; La Gare / Coustellet ; Les Passagers du Zinc / Avignon ; Théâtre des Doms / Avignon.

Sweatshop, c'est une voix soul et un phrasé rappé qui viennent se poser sur des beats métronomiques et des mélodies entêtantes. Une formule chaude et entraînante, groovy à souhait, qui risque bien de faire des émules le 28 juin prochain. Check it !

En un peu moins de deux ans, le duo Jukebox Champions s’est bâti une réputation de choix grâce à l’utilisation ludique de MPC dans un show survolté. On vous le prédit sans trop prendre de risques, il y a de fortes chances pour que l’amphithéâtre du Fort Carré s’embrase littéralement, comme cela avait été le cas avec leurs amis de Deluxe en 2012. Portrait d’une formation qui monte.

« Juke-box : nom masculin ; électrophone automatique qui permet aux clients d’un lieu public de choisir leur musique. Inventé par le Danois Louis Glass à la fin du XIXe siècle, le juke-box a révolutionné l’ambiance musicale des lieux publics. » De l’ambiance, vous imaginez bien que nos champions en herbe vont faire plus qu’en mettre. Ne vous attendez pas à un simple live avec deux DJ figés derrière leurs platines, Jukebox Champions produit un véritable show interactif. « Les DJ ont tendance à regarder leur ordinateur, et pas le public qui est devant eux. [...] Nous, nous avons eu l’idée d’un live avec 4 MPC, face aux gens, pour que ces derniers puissent voir et comprendre ce que l’on fait » (1) explique le duo. Un live de Jukebox Champions, c’est donc un véritable spectacle porté par un jeu scénique ludique et des vidéos interactives. Leur nouveau show se peaufine actuellement sur scène avec des featurings de choix (Mattic, ASM, Astrid Engberg), et les premiers retours sont unanimes : ça déménage sévère !

Un succès fulgurant
Tout s’est vite enchaîné pour nos deux compères. A l’origine de l’aventure, il y a une vidéo de 3 mn qui buzze. Elle totalise aujourd’hui quelque 130 000 vues. La voici.

Jukebox Champions n’a alors qu’un morceau sous le bras, mais reçoit des propositions de booking à la volée. Repéré par Vice Magazine puis Adidas, le groupe démarre sur les chapeaux de roue. Après un premier EP sorti en novembre 2012 sur lequel on retrouve déjà des featurings de prestige (Deluxe, Kid Creole…), Jukebox Champions enchaîne les dates aux quatre coins de l’Europe. Il faudra attendre octobre 2013 pour voir la sortie de leur premier album « Don’t rock the jukebox », enregistré aux côtés de nombreux artistes, à commencer par Mattic, Akil the MC (Jurassic 5) ou encore Jean-Jacques Milteau. Côté musique, le groupe revendique de multiples influences allant du hip-hop à la soul en passant par le funk et le jazz : de quoi faire chavirer l’amphithéâtre du Fort Carré à coups sûrs. Jukebox Champions, c’est la combinaison parfaite entre un show interactif et un univers entrainant. Une formule qui colle parfaitement à « l’esprit Nuits Carrées ». So fresh !

Matthieu Bescond

En concert le vendredi 27 juin à 23h dans l’amphithéâtre du Fort Carré – Antibes (06).

(1) Source : www.undisqueunjour.com

Kadebostany investira la scène des Nuits Carrées le 27 juin à 21h. Attendez-vous à prendre une bonne claque ! Autoproclamée « nouveaux colons de l’empire pop », cette formation mélange une multitude d’influences pour créer un univers singulier et créatif, porté par une forte identité visuelle. En voici un petit aperçu.

En quatre petites années, Balthazar est passé du statut de groupe découverte à celui de valeur sûre. Fiers d’un style pop-rock bien à eux, les Belges ont investi les scènes européennes, récoltant une pluie d’éloges dans leur sillon. Focus.

« Balthazar ». Etrange nom, non ? Prononcer « Balthazar », ça fait un peu bizarre. On s’imagine un vieillard de haut rang à la longue barbe blanche. On pense aux rois mages, à Balthazar Picsou, voire au perroquet de Balthazar dans « L’oreille cassée » d’Hergé. Mais plutôt que de vous les casser, ce Balthazar-là va prendre soin de vos oreilles, les choyer, les chouchouter. Soyez-en sûrs. Mais qui est donc vraiment Balthazar alors ? « On aime raconter que c'est l'auteur de nos chansons. Mais on ne le voit jamais, comme Charlie, dans “Drôles de dames“ » (1) explique Maarten Devoldere, co-leader de la formation. Le mystère plane… Ce qui est sûr, c’est que derrière ce doux patronyme, on retrouve cinq Belges. Et ils ont comme qui dirait le vent en poupe.

Balthazar tient bon la barre

Formé en 2004, le groupe lance en 2010 un gros pavé dans la mare « pop-rock » avec un premier album, « Applause ». L’Europe est très rapidement conquise. Des scènes anglaises et françaises, suédoises et norvégiennes, en passant par celles de Suisse, d’Italie, du Danemark, d’Allemagne ou des Pays-Bas, le succès est au rendez-vous, partout. Balthazar vogue sur une vague que rien ni personne ne semble pouvoir arrêter. On pourrait presque parler de tsunami dans le vaste monde de la musique pop. Mais rien de dévastateur, juste de quoi nager en plein bonheur. « La plupart des productions pop contemporaines sonnent trop “années 2000“, confie Maarten en parlant de « Rats », second opus sorti fin 2012. Il n’y a aucune profondeur. Nous avons essayé une approche différente ». Dis comme ça, on pourrait croire que ce monsieur est quelque peu suffisant. Sauf que pour le coup, il est en droit de le dire. Car si le groupe ne réinvente pas le genre, il le dépoussière sérieusement, notamment grâce la présence de cuivres et d’un violon. Mélodies entêtantes et arrangements méticuleux, rythmique millimétrée et chœurs aériens : Balthazar, c’est du sérieux. Autant être clair, c’est l’un des gros coups de cœur de cette 8e édition. On vous aura prévenus.

Matthieu Bescond

(1) Source : www.lexpress.fr